La plupart d’entre nous connaissent l’arnaque classique de l’escroquerie à l’amour : la victime est contactée via les médias sociaux ou les plateformes de rencontre, on lui fait croire qu’il s’agit d’une relation amoureuse jusqu’à ce que l’escroc se retrouve dans une prétendue situation d’urgence et soutire de l’argent à la victime. Aujourd’hui, une nouvelle méthode d’escroquerie prend de l’ampleur : le pig butchering ou arnaque sentimentale dite “à l’abattage de cochon”. Une première victime s’est manifestée auprès de la VSZ.
Dans cette nouvelle forme d’arnaque à la romance (love scam ou romance scam), l’escroc ne simule pas de problèmes d’argent. Il s’agit ici d’un mélange d’escroquerie sentimentale et d’escroquerie au placement. Tout comme dans la méthode bien connue de l’escroquerie sentimentale, les victimes sont amadouées jusqu’à ce qu’une relation de confiance s’installe et elles sont ensuite incitées à investir de l’argent via de fausses plateformes de placement ou des applications. Dans un premier temps, des bénéfices leur sont également versés jusqu’à ce que la victime investisse une somme plus importante. Et puis … l’argent et le grand amour s’envolent. La honte de la victime est généralement grande, mais cela ne doit pas l’empêcher de porter plainte à la police.
Les auteurs sont souvent aussi des victimes
Cette forme d’escroquerie est appelée Pig Butchering, en français “arnaque sentimentale à l’abattage de cochon ». Ce nom est un clin d’œil cynique aux élevages de porcs. Car ici aussi, les victimes sont engraissées par des déclarations d’amour ou de petits versements de bénéfices jusqu’à ce qu’elles puissent être abattues financièrement. Il s’agit là de criminalité organisée. L’auteur est en même temps la victime.
Les gangs attirent des personnes de tout le continent par le biais d’annonces sur Internet et leur promettent des emplois intéressants. En réalité, il s’agit d’un esclavage moderne. Les travailleurs sont retenus prisonniers, on leur confisque leur passeport et leur téléphone portable et on les oblige à écrire à des victimes potentielles via de faux profils. Si les travailleurs forcés n’obtempèrent pas, des punitions physiques sont appliquées.
Comment les escrocs procèdent-ils ?
Ils commencent par amadouer la victime jusqu’à ce qu’elle tombe amoureuse et qu’une relation de confiance s’installe. Cette phase peut durer des semaines, voire des mois. Au fil du temps, le contact prétend en savoir beaucoup sur les placements et parle de ses propres gains. La victime est convaincue d’investir elle-même et est attirée sur une fausse plate-forme de placement. Au début, de petits gains sont distribués jusqu’à ce que la victime investisse une somme plus importante.
Comment puis-je me protéger ?
- Soyez sceptique face aux nouveaux profils avec peu d’images.
- Si une chose semble trop belle pour être vraie, elle ne l’est généralement pas.
- Si votre partenaire de flirt n’est jamais disponible pour une rencontre personnelle ou un appel téléphonique, cela devrait éveiller votre méfiance.
- Comme il existe un risque de suppression d’un faux profil, les escrocs proposent rapidement de passer de l’application de rencontre ou de la plate-forme de médias sociaux à un service de messagerie tel que WhatsApp.
- La recherche d’images via Google permet de démasquer rapidement les faux profils : téléchargez la photo de profil du contact sur la page web de Google Recherche d’images. Si les images se trouvent sur d’autres sites, avec des profils ou des histoires de vie différents, il s’agit probablement d’un faux profil avec une identité volée.
Vous avez été victime ?
Déposez une plainte auprès de la police et fournissez-lui
- des photos,
- des captures de chats,
- et des adresses e-mail à votre disposition.
